La livraison de colis : une habitude, qui en dit long sur notre époque

Publié le 7 août 2025 à 18:05

La livraison de colis est devenue, en quelques années, un marché florissant à part entière.  Cela masque une face sombre et constitue aussi une explication de notre mode de vie.

Eric. 07/08/2025

On se désole aujourd’hui de la fermeture des commerces dits de proximité, comme si nous – ce nous collectif, une forme de sagesse populaire – souhaitions ardemment lutter contre cette tendance mortifère. Et pourtant, la réalité du quotidien nous démontre le contraire. Prenons un seul exemple, celui des colis. Ces colis, que les géants de l’e-commerce nous envoient ou que nous nous échangeons entre-nous à travers les plateformes dédiées à ce marché de la seconde main comme Vinted ou Le Bon Coin.

Près de deux milliards de colis chaque année ….

 

Chaque jour, des dizaines de milliers de colis transitent par les points relais et autres casiers automatiques, que l’on voit fleurir partout. Difficile d’avoir les chiffres exacts, mais toujours est-il que ces volumes de marchandise représentent une partie du manque à gagner de ces commerces de proximité, qui tirent le rideau. Paradoxe de notre société, ces mêmes commerces sont parfois contraints de devenir à leur tour des points relais, pour percevoir quelques centimes par colis distribué.

Selon la très sérieuse Autorité de Régulation des Communications électroniques, des Postes et de la distribution de la presse (ARCEP), ce ne sont pas moins de 1.7 milliard de colis qui sont passés par la France en 2024. Avec un rythme de croissance évalué à 5 % par an, on approche donc des deux milliards de colis.

Une économie florissante et un choix de vie

Au-delà de l’impact (négatif) que cela représente sur l’activité des magasins de proximité, que nous regrettons de voir disparaître, ce marché des colis reste malgré tout un marché à part entière. Entre les e-commerçants, les plateformes logistiques, les chauffeurs, les employés des points relais, … cela génère un business des plus florissants. Indirectement, les fabricants de carton et d’emballages en tout genre se frottent eux-aussi les mains.

D’un autre côté, je ne peux que déplorer cette habitude (déjà bien ancrée surtout chez les plus jeunes générations) de commander pour un oui ou pour un non (puisque la livraison est gratuite ou quasiment offerte). Malgré toutes les promesses prises par les géants de la livraison de colis, je ne peux que soupçonner un impact environnemental considérable sans parler du coût social.

Faut-il continuer à se lamenter d’une telle dérive ou au contraire se réjouir de la concrétisation de ce principe qui nous est cher ? : « tout, tout de suite, près de chez moi ».

Colis ou pas colis ? Une question difficile à trancher !

Ce n’est pas en quelques lignes, que je vais pouvoir analyser une situation aussi complexe. Cependant, deux choix semblent s’offrir à chacun d’entre-nous :

  1. Refuser cette évolution en la considérant comme néfaste pour nos modes de vie ? Cela consiste donc à refuser de céder aux sirènes du e-commerce, à rejeter les opportunités de la seconde main et à ignorer les offres alléchantes proposées par certaines enseignes.
  2. D’un autre côté, on peut également se dire, qu’après tout, on n’y peut rien à titre individuel. Quelles seront les conséquences de mon achat sur Amazon d’autant que j’ai opté pour l’option et l’apparente gratuité de la livraison ? Pourquoi ne pourrais-je pas revendre mes vêtements pour en acheter de nouveaux ? …A ce rythme d’évolution, nous ne serons qu’à près de 6 milliards de colis en 2050.

Je parlais d’apparence, car il existe bien, selon moi, une troisième voie et pour d’autres une quatrième.

 

  1. On peut garder son libre arbitre et sa capacité de raisonnement sans nécessairement tomber dans les arguments fallacieux des uns et des autres. Prendre conscience que cette économie du colis pose de graves problèmes est un premier pas, qui doit nous conduire à modérer notre recours à ce mode de consommation. En revanche, parce que nous ne pouvons vivre hors de notre époque, nous pourrons alors profiter de certaines offres, à condition de bien y réfléchir et de peser le pour et le contre. Toujours est-il que cette voie, que je fais mienne, reste à mes yeux la seule capable de rester maître de notre avenir.
  2. Enfin, d’autres prétendent que l’on peut profiter davantage du système et de cette économie du colis. Comme en se faisant livrer ses bagages directement sur son lieu de vacances. Une livraison de colis à quelques euros contre un transport à 60-80 € en moyenne pour un vol en avion.

 

Et vous, quelle est votre position sur le sujet ? Êtes-vous un fervent adepte de la livraison de colis ? Ou au contraire, en êtes-vous un des détracteurs ?

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