Jeux de hasard : la FDJ, un marketing redoutable et … condamnable !

Publié le 3 novembre 2025 à 17:10

Les jeux de hasard ont connu un développement significatif ces dernières années, et plus la crise s’installe, plus les joueurs sont nombreux. Etonnant ou révélateur ?

Eric. 03/11/2025

Comme régulièrement au cours de l’année, la Française des Jeux, Fdj pour les intimes, a lancé, ce lundi 3 novembre, un nouveau jeu de grattage : le Solitaire. Certes, il s’agit bien du relooking d’un jeu déjà existant, mais cela met en lumière la frénésie de cette société qui surfe sur l’addiction de ses clients renommés ici joueurs.

Gagner de l’argent en jouant au jeu de grattage : une utopie qui s’impose !

Il reste difficile, en 2025, de lister l’ensemble des jeux de grattage proposés par la Française des Jeux. Il apparaît encore plus complexe de trouver des chiffres fiables pour décrire les habitudes des joueurs et des joueuses. Toujours est-il, que tout est fait pour attirer les futurs « gratteurs » dès leur plus jeune âge, même si la société s’honore de protéger les mineurs, en multipliant les actions pour leur interdire l’accès à son offre. Seulement entre le discours officiel (et marketé) et la réalité, que je peux constater au quotidien, il y a un véritable gouffre.

Ne présente-t-on pas ces jeux comme des possibilités de changer sa vie, en faisant miroiter un gain hypothétique ? Et pourtant, cette hypothèse reste trompeuse et peut conduire à l’addiction. Pour ce nouveau Solitaire, vendu deux euros, la Française des Jeux promet des gains pouvant atteindre jusqu’à 25.000 €. Dans la réalité, seuls 3 jeux sur un lot de 4.500.000 tickets assurent un tel gain. Autant dire qu’il faut y croire avec une chance sur 1.5 million.

L’addiction au jeu, une réponse à la crise ?

Pourtant, les joueurs s’accrochent et achètent sans cesse. Pourquoi ? La somme reste modique avec 2 € et pour garder les joueurs motivés, le FDJ multiplie les « petits lots ». Ainsi ce sont plus de 590.000 tickets (sur 4.5 millions) qui permettent d’obtenir le remboursement (soit un gain de 2 €).  Et pour les encourager à poursuivre, le jeu offre une chance sur 50 de gagner 20 € et même une chance de 7.500 de percevoir 100 €. Des « petits gains » qui permettent aux joueurs de croire qu’ils ne perdent pas et qu’ils conservent toutes leurs chances.

Si 100 % des gagnants ont tenté leur chance, 100 % des non-joueurs n’ont pas perdu d’argent

Ils s’accrochent alors rapidement à cet espoir de gain. Pour certains, c’est le seul moyen possible et abordable pour s’en sortir, alors deux, trois ou 5 euros par jour sont consacrés à cet investissement qui peut rapporter gros, mais qui coûte beaucoup. En ces temps difficiles, la FDJ peut se frotter les mains, tant le nombre de joueurs potentiels s’accroit continuellement.

Loto ou grattage, même utopie, même illusion ?

Il fut un temps, et il n’est pas si lointain, où le loto représentait le seul jeu de hasard autorisé. Aujourd’hui, entre le loto, le PMU, les jeux de grattage, les paris sportifs et les paris en tout genre, les citoyens sont confrontés quotidiennement à ces tentations. Et pourtant, les statistiques devraient nous éclairer. Je ne conteste pas, qu’il existe des gagnants – je parle des gros lots, ceux qui changent radicalement la vie – mais remets en doute cette manière de procéder. Attirer, faire croire, et pousser à la consommation tout en se drapant d’une vertu singée.

C’est dans l’air du temps. Pour preuve, Fdj lance également cette semaine un nouveau jeu de tirage, valable uniquement le samedi. Un nouveau dispositif qui va en attirer et en piéger plus d’un selon moi ? Faut-il s’en irriter ou au contraire s’en laver les mains, en se disant que chacun est libre de ses actes ? Je vous laisse répondre à cette question.

 

Et vous, joueur dans l’âme ou pas ? Vous en rêvez du gros lot ?

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