Dans la chapelle des Fonts Baptismaux au sein de la Collégiale Notre-Dame des Marais de Villefranche sur Saône, la statue de l’Enfant Jésus de Prague a suscité étonnement, curiosité et recherches.
Eric. 21/09/2025
Vous connaissez désormais ma passion pour le patrimoine, et chaque année les journées européennes du Patrimoine constituent en septembre un rendez-vous incontournable. Pour cette édition 2025, nous avons pris le temps de (re)découvrir les édifices emblématiques de Villefranche-sur-Saône parmi lesquels la collégiale Notre-Dame des Marais occupe une bonne place. Visitez cette église à 3 nefs, et parvenez jusqu’à la chapelle des Fonts Baptismaux, au sein de laquelle vous pourrez apercevoir la statue de l’enfant Jésus de Prague (ou Petit Jésus de Prague). Elle interpelle principalement par son inscription : « Plus vous m’honorerez, plus je vous favoriserai ! ». Un commandement qui semble bien éloigné des principes de la dévotion dans le christianisme. Quelques recherches ont pu m’éclairer sur cette « déviance ».

L’enfant Jésus de Prague, une histoire singulière
Au début du XVIIème siècle, Prague, et toute sa région, souffre de troubles et de guerres. Une récente fondation de l’Ordre du Mont Carmel en souffre ne parvenant plus à financer la construction de son monastère.
Le princesse Polyxène de Lobkowitz offre, en 1628, une statue en cire de l’Enfant Jésus an leur prodiguant un précieux conseil : « Je vous confie ce que j’ai de plus précieux. Vénérez bien l’Enfant Jésus et rien désormais ne vous manquera ». Les années suivantes n’apaisent pas le climat, et l’église Notre Dame des Victoires est saccagée et la statue en cire est jetée et tombe dans l’oubli.
Lorsqu’il arrive dans ce couvent en ruine, le Père Cyrille retrouve la statue et la place dans le cœur de la chapelle. Agenouillé devant la statue, le Père entend, au cours d’une de ses prières : « Aie pitié de moi et j’aurai pitié de toi. Rends-moi mes mains et je te rendrai la paix. Plus tu m’honoreras, plus je te favoriserai. ». Il cherche alors à restaurer la statue, mais le manque de moyens de la communauté l’en empêche. Il faudra attendre un don miraculeux pour pouvoir concrétiser cette aspiration, avant qu’un accident ne vienne à nouveau l’endommager. L’arrivée d’un nouveau supérieur au couvent fait passer cette priorité au second plan.
Dépité et anxieux du sort de la statue et du couvent, le Père Cyrille entend une nouvelle fois une voix lui souligner la voie à suivre : « Place-moi à l’entrée de la sacristie; quelqu’un viendra et me prendra en pitié. »
Le Père répond à cette demande et quelques jours plus tard, Daniel Wolf accepte de prendre à ses frais la restauration de la statue. Dès lors, les « miracles » confèrent une notoriété à la statue et au couvent. Aujourd’hui encore, le Fils de Dieu est vénéré à Prague et dans bien d’autres sanctuaires.
« Plus vous m’honorerez, plus je vous favoriserai ! »
A la première lecture, on peut se sentir heurté par cette approche, qui semble d’éloigner des règles fondamentales du christianisme. Cependant, comme le souligne le Sanctuaire de l’Enfant Jésus de Prague, ce commandement doit se comprendre par « Sois mon ami et je serai à tes côtés ! »
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