La presse quotidienne régionale (PQR) et nationale (PQN) m’accompagnent au quotidien depuis bien des années. Cela va-t-il durer ? Rien n’est moins sûr !
Eric. 21/09/2025
En tant que rédacteur Web indépendant depuis 2008, je me suis, à de nombreuses reprises, adonné au journalisme. Je vous propose fréquemment mes analyses sur le sujet au gré des actualités du moment. De la lutte des éditeurs contre Google à la problématique de la hiérarchisation de l’information, mes questionnements ne m’éloignent jamais de cette presse, que j’affectionne particulièrement.
PQN et PQR à l’heure de la suprématie du Web !
La Tribune du Réseau de Presse consacre son édition de septembre (n° 588) à cette presse quotidienne régionale (PQR), une PQR qui suscite la jalousie dans bien des pays. Pourtant à l’heure de la transformation digitale, la PQR souffre, puisque désormais tout est accessible en un clic. Les réseaux sociaux deviennent peu à peu la source d’information privilégiée de nombreux internautes (surtout chez les plus jeunes). Il ne s’agit pas de dresser un jugement de valeur, mais simplement de dresser un constat impitoyable.

Pourtant, cette PQR a été profondément transformée à la sortie de la seconde guerre mondiale, quand les autorités publiques ont encouragé la démocratisation de l’accès à l’information. On comptait alors 153 titres, ambitionne d’apporter une information de qualité et de proximité. Ils ne sont plus qu’une cinquantaine aujourd’hui.
La presse quotidienne régionale, concilier information et proximité : un enjeu essentiel à la survie des titres ?
Les chiffres sont éloquents et illustrent un déclin continu. De 153 titres après-guerre, nous sommes passés à 50 en 2024 ? En une dizaine d’années, la PQR a perdu 40 % du volume de ses tirages. 3.1 millions d’exemplaires en moyenne pour la PQR en 2024 quand la Presse Quotidienne Nationale (PQN) en totalise 1.6 millions.
Pourtant, plus d’un français sur 3 (35 %) lit la PQR pour s’informer. Cafés, bibliothèques, mairies, … la presse quotidienne est largement partagée. Pourtant, elle a souvent mauvaise presse. On la suspecte de délivrer une information nationale ou internationale de moindre qualité quant à la couverture de l’actualité. En revanche, on y recourt pour connaître les détails de la vie de son quartier, l’état-civil de sa commune ou encore les informations pratiques quant à sa vie quotidienne. Car si la PQR poursuit sa mission originelle (informer), elle doit aussi répondre aux besoins les plus pressants de ses lecteurs : la proximité. C’est une double quête difficile à conduire, à l’heure où les brèves de comptoir sont devenues les brèves de Facebook ou de LinkedIn.
Quelques chiffres pour bien comprendre
Le leader de la PQR, le titre Ouest-France, enregistrait ainsi en 2024 un tirage moyen payé (DFP) de 591.475 soit une baisse de 1.9 %. Dans le détail, seule la version numérique progressait en termes d’abonnement (+ 2.1 %) à 125.388, alors que tous les autres formats étaient à la peine (- 7% pour les ventes au numéro ; - 5% pour les abonnés portés ; -14.8 % pour les abonnés postaux).
La transformation numérique de ces quotidiens régionaux met en danger leur modèle, d’autant plus que le format papier reste largement majoritaire (58 %). Comment réussir à promouvoir cette proximité sur un média de masse, qu’est devenue la Toile ? Pour y parvenir, comme dans bien d’autres secteurs, la PQN s’est concentrée, et aujourd’hui 9 groupes seulement existent pour la faire vivre au quotidien. Une nouvelle menace en perspective ?
Et vous, la presse régionale, pourquoi la lisez-vous ? Y êtes-vous attaché ? Pour quelles raisons ?
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