Je viens de terminer un roman, que je n’avais choisi que pour une raison : l’auteur. Parfois, il faut savoir se méfier des coups de cœur que l’on peut ressentir.
Eric. 14/09/2025
La profusion de titres publiés chaque année contraint chaque lecteur passionné de devoir faire des choix, mais aussi et surtout d’accepter de passer à côté de petites pépites. Au détour d’une visite dans une librairie indépendante – dois-je vous rappeler l’importance de soutenir ces commerces vraiment pas comme les autres - , j’étais donc tombé sur un roman espagnol attribué à Carmen Mola : La Bestia. J’avais littéralement adoré ce roman, et j’avais alors enregistré cette auteure, en réalité un trio d’auteurs, sur la liste des auteurs à suivre. Ce thriller est donc la conséquence de cette découverte inopinée.
Présentation de l’éditeur
Une jeune gitane disparaît après l’enterrement de sa vie de jeune fille. On retrouve le cadavre deux jours plus tard. Elle a été torturée selon un procédé aussi macabre qu’insolite. Sa soeur Lara a connu le même sort quelques années plus tôt mais son assassin est sous les verrous. Si ce dernier n’a pas fait d’émules, la police a arrêté un innocent.
L’enquête est confiée à l’inspectrice Blanco, née sous la plume d’un auteur mystérieux qualifié par El País d’Elena Ferrante espagnole.
Entre déception et délectation, une lecture étrange
Cette fiancée gitane ne m’a pas « emporté », comme La Bestia avait réussi à le faire. Les auteurs conservent néanmoins tout leur talent dans l’art du rebondissement. J’ai appris, depuis ma découverte de l’univers de cette auteure, que cette dernière masquait la réunion de trois scénaristes espagnols. Cela ne devrait pas influencer mon approche et pourtant. Cela éclaire la maîtrise de ces techniques de narration, celles multipliant les fausses pistes et faisant naitre d’innombrables intrigues, chacune s’emboitant dans les autres.
Je ne suis pas entrée dans la police pour l’argent, car j’en ai plus à ma disposition que je n’en gagnerai en trois vies de policière.
Elena Blanco, l’héroïne récurrente du trio d’auteurs, détonne par son approche et ses motivations. D’autant qu’avec ce livre, elle est confrontée à un assassin pervers, appréciant de torturer ses victimes, des tortures complexes renvoyant à des sensations déjà perçues à la lecture de Thomas Harris avec ses récits d’Hannibal.
On n’hésite pas à raconter une histoire, même dans laquelle on se trouve en mauvaise posture, dans le but d’obtenir un peu de notoriété.
Ce roman reste selon too much, et la nature professionnelle des auteurs explique probablement tout cela. On voit le film à certains chapitres, et on comprend que certaines insertions sont destinées à nous maintenir en haleine, captifs d’un récit qui n’en finit pas de nous faire tourner en bourrique.
Trop prévisible, sans réelle originalité serai-je tenté d’écrire, alors que le livre n’en manque pas. Un paradoxe, qui s’explique par cette volonté de pousser plus en avant ma découverte d’un univers. Peut-être aurais-je dû me limiter à ma première immersion ?
Si vous aimez les thrillers, les crimes sadiques et les enquêtes à rebondissements, la fiancée gitane est faite pour vous à n’en pas douter. Pour les autres, je vous laisse seul juge.
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